C’est une fête qui nous invite à lever les yeux vers le ciel, notre future patrie où plusieurs de nos frères nous ont déjà précédés et où ils jouissent d’une béatitude éternelle.
Jésus, pour décrire le Ciel (Royaume de Dieu, Royaume des Cieux, Paradis, Gloire, Royaume, Vision de Dieu) le fait en utilisant des images (perle précieuse, filet plein de poissons, récolte abondante) qui suscitent chez l’orateur une expérience de joie immense. Mais il y a une image très particulière que Jésus a voulu nous présenter au sujet du ciel : c’est l’image des noces. Le ciel est comme un mariage. La grande fête dans toutes nos familles et tous nos villages est la fête de mariage d’un couple qui est diverti et célébré par tous ceux qui se déguisent, qui soutiennent l’engagement de fidélité des époux, qui mangent et boivent en surabondance et qui chantent et dansent dans la joie et la jubilation. Tout type de personne entre en jeu et tout le monde est rempli de joie et de fête. Dans l’image du mariage, la dimension communautaire du ciel est clairement visible, de même que la dimension festive est soulignée. Pour Jésus, le ciel appartient à beaucoup ou à tous et c’est une fête à laquelle nous sommes invités par le Père et dans laquelle “l’époux” sera le Fils. Le ciel ne peut pas être une chose de “robinson” ou quelque chose d’ennuyeux et de figé. C’est le maximum de célébration, de communion, de solidarité, de fraternité, de familiarité et tout autour de la figure centrale qui est Dieu le Père qui nous accueille et nous embrasse dans son Fils. La grande étreinte sera le Saint-Esprit.
En quoi consiste le Royaume de Dieu ? Quel est son contenu existentiel ?
VOIR DIEU. “Voir” Dieu est bien plus que regarder ou percevoir avec les yeux. Dans la Bible, “voir” une personne implique également une participation à la vie de la personne contemplée. C’est vivre en sa présence, sa proximité et sa faveur. Voir Dieu est quelque chose d’existentiel. C’est faire partie de la famille de Dieu et se compter parmi ses favoris. C’est une communion de vie avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Et ce, de manière consciente, volontaire et joyeuse.
VIE ETERNELLE. C’est la vie. Il ne s’agit pas de la “mort” ou de quelque chose de semblable. C’est la vie et donc c’est le dynamisme, l’activité, le développement, la croissance, la positivité. C’est une relation, une rencontre amoureuse, un accueil fraternel. C’est la création, la contemplation, la joie. C’est de la poésie, de la musique, de la danse, de l’art. Il est certain que toute cette vie sera ou participera à la Vie du Christ ressuscité qui est la source de la vie et qui est venu nous donner la Vie et la Vie en abondance. C’est la Vie Eternelle, une participation à la Vie même de Dieu.
ÊTRE AVEC LE CHRIST : “Voir Dieu” et “La vie éternelle” viennent du Christ. Le Christ est le centre de tout. Il y a le texte de Jean aujourd’hui, d´après lequel nous voulons lire que “voir et connaître Dieu est la même chose que voir et connaître le Christ tel qu’il est”. Jésus est aussi le grand médiateur dans le ciel. Le seul médiateur. En Le voyant, ce sera comme nous voyons le Père. C’est en rencontrant Jésus que nous nous rencontrerons aussi dans le dynamisme de l’Amour trinitaire. C’est seulement par le Fils que nous arriverons et passerons au Père ou vice versa : c’est seulement par le Fils que la Vie du Père nous atteindra et c’est par Lui que nous serons fils dans le Fils. Le ciel, c’est “être avec le Christ”. Aimer le Christ intensément. Il est le point culminant de notre foi et de notre espoir.
Je tiens à souligner que nous serons tous “ensemble”. Personne n’est “sans valeur”. Et qu’il soit clair que tout cela, qui est le contenu de notre espoir, parce qu’il en est ainsi, peut déjà être anticipé dans ce monde et sur notre terre. Anticiper vis-à-vis de notre histoire et de notre époque car si c’est notre espoir, logiquement nous travaillerons en fonction de cet espoir et qui anticipe déjà la réalité future au présent
