Visite du Superieur General aux Dehoniens du Congo

La Province de la RDC est l’une des plus anciennes Entités de la Congrégation. Dans le livre du Père Savino Palermo, SCJ intitulé : « Pour l’Amour de mon Peuple », il souligne que les pionniers de la mission en République Démocratique du Congo, furent les deux Pères Gabriel Grison et Gabriel Lux, lesquels arrivèrent à Stanley-Falls le 21 septembre 1897. Et ce fût le 25 décembre de la même année que le P. Gabriel Grison, SCJ inaugurant officiellement cette mission. C’est donc la date de la création de la mission SCJ en République démocratique du Congo (RDC).

Une visite toute particulière

Nous avons bien voulu commencer notre article par cette tranche historique, pour montrer tout simplement en quoi la visite canonique du Supérieur Général de cette année en RDC est toute particulière. Comme nous le savons, cette année la Province de la RDC a fêté, par anticipation le 23 octobre dernier, ses 125 ans de présence des SCJ en RDC. En nous attardant sur cet élément, nous voulons remercier très sincèrement toutes les Entités SCJ qui nous ont honoré par leurs proximités, sous diverses formes, soit par des messages de félicitations et d’encouragements, soit par des dons et soutiens financiers et d’autres encore par leur présence physique à ce grand événement historique de la Congrégation. Un grand remerciement à l’Administration Générale pour son accompagnement et soutiens tous azymites. Cette célébration a été pour nous l’occasion de goûter, une fois de plus, la saveur du précieux don du SINT UNUM qui nous caractérise comme Dehoniens.

Pour revenir à la visite canonique, c’est le 25 novembre 2022 que les Pères Carlos Luis Suarez Codorniu, SCJ, Supérieur Général et Charles Koudjou, SCJ, Conseiller Général chargé de l’Afrique et Madagascar, avaient foulé le Sol de la RDC. Immédiatement le lendemain, il avait commencé la visite des Confrères se trouva à Kinshasa (partie Ouest du pays) avant de rejoindre, le 28 novembre, ceux (la grande majorité) se trouva dans la partie Est. Il lui a fallu tout le mois pour pouvoir visiter les Communités SCJ de la RDC, à cause des conditions chaotiques et critiques de voies de déplacement (ou conditions de voyage) et des routes qui restent encore difficilement praticable ou parfois même quasiment impraticable. Malgré ces difficultés, le Supérieur Général a visité presque toutes les communautés SCJ de la RDC. Il fallait certainement encore un peu de temps avec nous, mais suite aux multiples responsabilités et charges qui l’attendent, il ne pouvait pas rester plus que  prévu.

Proximité et courage

Le Supérieur Général a été déterminé à rencontrer chaque confrère, dans son parterre de mission. Voilà pourquoi, ni la pluie, ni les conditions d’accessibilité, aussi difficiles qu’elles soient ne pouvaient le retenir. Parmi les souvenirs du voyage, nous soulignons un voyage qui nous a fallu 25 heures sans arrêt, par route, pour une distance de plus ou moins 700 km. Un autre moment important d’un de ses voyages fût celui d’une nuit, passée en pleine forêt, dans la boue où était bloqué notre véhicule. Ne sachant ni avancer, ni reculer, nous n’eurent comme choix que de rester dans le trou, après avoir travaillé en vain cette nuit-là, pèle et houe à la main, sans solution. Pour une distance de 60 km, un autre voyage nous avait pris 4 heures de voyage par moto. Ici, nous avons connu des moments où il fallait même abandonner la route pour chercher des déviations dans la forêt, des moments où on tombait, etc. Un des épisodes de ce fabuleux voyage ce que, à un certain moment, le Supérieur Général s’était même retrouvé bloquer dans une couche des boues. Il avait fallu des interventions pour le tirer et le faire sortir de là. Malgré tout ceci, le voyage se passait avec beaucoup de sourire et de joie. Et c’est là où je comprenais un adage populaire qui affirme que là où il y a l’amour, il y a le chemin. Un autre voyage le plus touristique fût celui effectué sur le fleuve Congo. Pour une distance de seulement 300km, il a fallu 24 heures de voyage, sans arrêt. Ce fût un des voyages très pénibles. On était obligé de supporter et d’affronter le soleil, la pluie et le froid sur le fleuve. Avec cette expérience on comprend facilement l’hymne de Saint Paul sur l’amour : « l’amour prend patience, l’amour rend service, l’amour ne se vante pas, etc. mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai, juste, bon » (1co13,4-8) ; et des peines endurés par les pionniers pour apporter l’évangile.

Joie et simplicité

il sait semer la joie là où il passe. Comme pour le congolais, le chant et la dance sont l’expression même de sentiment qui l’habite, il n’hésitait pas à se lancer tout de suite, quand l’occasion se présentait, soit pour danser, soit pour jouer, soit pour créer une ambiance de joie là où il est. Peu importe pour lui le milieu, tout de suite il savait s’adapter à la réalité de son environnement. Sans tenir compte de son rang, il s’abaissait au niveau de chacun et cela facilitait une ambiance de confiance et de dialogue ouvert avec les gens. Son attention ne se limitait pas seulement aux SCJ mais aussi à tous les autres agents pastoraux qui collaborent dans la mission de la proclamation de la bonne nouvelle aux peuples, en collaboration avec les Dehoniens. C’est dans cette optique qu’il a eu à rencontrer plusieurs autres Congrégations religieuses, parmi lesquelles celle de la Sainte Famille (ou Jamaa Takatifu), une congrégation religieuse féminine, fondée par l’un des confrères SCJ, d’où est sortie la Bienheureuse Sœur Anuarite Nengapeta, martyre du Congo. Il n’a pas non plus manqué l’occasion de faire un pèlerinage au lieu du martyr de la bienheureuse et à sa tombe, se trouva à Isiri.

 125 ans d’évangélisation de la présence SCJ 

ce n’est que la veille de son voyage que nous comprenions finalement la raison pour laquelle le Supérieur Général avait choisi de passer tout le temps de l’Avent et de fêter Noël avec nous en RDC. En effet, dans son discours d’aurevoir aux SCJ de la Province, réunis à la Maison du Sacré-Cœur, Maison Provinciale, il disait qu’il était débordé d’émotions lors de la célébration eucharistique ce 25 décembre 2022. 125 ans après, il se trouvait finalement dans le lieu où a commencé la mission de la RDC, à la paroisse Saint Gabriel, et cela à l’anniversaire même de la date de la création. Pour lui, ce fût un moment nostalgique qui le couvrait de plusieurs sentiments à la foi, sentiment de joie, sentiment de gratitude, sentiment d’ardeur missionnaire, etc. Signalons que deux semaines avant, il s’était rendu à la paroisse Sainte Marie de Basoko, qui fêtait aussi ses 120 ans d’existence. Que dire de ce témoignage ? juste un grand merci au Supérieur Général pour ce moment qui a été bien choisi afin de vivre les 125 ans de présence SCJ en RDC, le milieu même où a commencé cette mission qui est considérée comme celle qui, selon l’histoire, a sauvé la Congrégation qui était menacée de fermeture. Nos révérences au Vénérable Père Fondateur qui avait été guidé par l’Esprit Saint pour l’envoi des missionnaires dans ce parterre des missions. Nos hommages également au Père Gabriel Grison pour ces semences jetées dans la bonne terre, terre fertile, à tous les missionnaires qui avaient suivi ses pas. Grâce à leurs bravoures et au sang de nombreux missionnaires versés en RDC, dans plusieurs provinces du pays, le nom des Prêtres du Sacré-Cœur de Jésus, inspire respect, confiance et reconnaissance.

 Structures et œuvres sociales

la visite de nos structures et œuvres sociales a été une des priorités et des moments importants au cours desquels le Supérieur Général ne manquait pas de glisser ses mots de satisfactions, des remerciements et d’encouragements aux confrères initiateurs et/ou y travaillant, et aussi au personnel y prestant. Il a ainsi eu l’occasion de visiter les œuvres SCJ comme les écoles, le Centre Hospitalier, les centres nutritionnels s’occupant des enfants victimes du marasme nutritionnel et de kwashiorkor, l’internat pour une centaine des pygmées (garçons et filles), le Centre pour hébergement et encadrement des enfants : les Orphelins, ceux provenant de la rue, ceux rejetés par leur propre famille, ceux victimes de fausses accusations « enfants sorciers », etc.

En guise de conclusion, le Congo retiendra que cette visite canonique est l’une des plus historiques effectuées en la Province de la RDC. Tout d’abord à cause de cette particularité de la célébration du Jubilée de 125 ans, ensuite à cause de multiples voyages, que nous qualifions de marathon, effectués par le Supérieur Général pour rencontrer les confrères dans leur milieu pastoral respectif, et afin, pour l’espoir et les encouragements donnés à la Province de la RDC pour le travail missionnaire qui se réalise en vue de continuer à perpétuer notre charisme à travers les œuvres de charité et de perpétuer notre spiritualité par notre marque dehonienne de mener les activités pastorales dans nos paroisses et dans les diverses structures où nous avons des responsabilités. Un remerciement particulier au Supérieur Général pour ce grand moment vécu au Congo. Nous avons l’espoir de vous revoir très bientôt !