13 mai 2024
13 mai 2024

La ville de Goma dans le coma

La République démocratique du Congo est en guerre. Depuis près de trois décennies, l'est du pays souffre sous le poids d'affrontements répétés. Il ne se passe pas un jour sans que des hommes et des femmes ne meurent des suites de la guerre.

par  Yanick Nzanzu Maliro

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La République Démocratique du Congo est en guerre. Ceci, tout le monde le sait. Il y a environ trois décennies en effet que sa partie orientale sévit sous le poids des guerres répétitives. Beaucoup sont donc nés dedans ; ils ont grandi dedans. Beaucoup d’autres sont morts dedans. Le Nord-Kivu est devenu ainsi le symbole de la négation de la vie, un mouroir à ciel ouvert. Il ne se passe pas un jour sans qu’on enregistre de décès pas d’un seul mais de plusieurs hommes et femmes dus à la guerre.

Ces dernières années, la situation n’a fait qu’aller de mal à pis. Si en effet depuis 2013, les terroristes de l’ADF-NALU (militaires de l’ancien Président ougandais Idi Amin Dada devenus rebelles à l’arrivée au pouvoir de Yoweri Museveni) brillent par des atrocités en kidnappant ou en décapitant tout homme qu’ils trouvent sur leur chemin dans le territoire de Beni, depuis 2021, la zone sud de la Province Nord-Kivu a vu ressurgir le Mouvement du 23 Mars, une rébellion pourtant défaite en 2013. Depuis là, ce mouvement est revenu avec force et tout le monde ne doute plus qu’il s’agit d’un supplétif rwandais pour agresser le Congo et piller systématiquement cette région riche en “minerais stratégiques” à l’ère de la révolution industrielle et technologique. Le sang des congolais, c’est donc le prix à payer pour avoir ces laptops, ces smartphones, ces voitures électriques, etc !

Depuis donc 2021, ce mouvement ne fait que gagner du terrain devant l’Armée congolaise qui se bat comme le diable dans un bénitier et sous le regard impuissant des forces onusiennes. Les jeunes eux-mêmes en sont arrivés à s’organiser en forces d’autodéfense dites “Wazalendo” (les Patriotes) mais visiblement, ils n’y peuvent pas grand chose.

Progressivement, la ville de Goma, chef-lieu de la Province, connue pour sa beauté touristique avec le volcan et le majestueux lac Kivu, se voit étouffer. Toutes les routes qui la lie au reste la Province sont bouchées. Elle est désormais encerclée et réduite elle-même à un camp des réfugiés.  Oui, les camps des déplacés qui ont fui leurs maisons y sont partout installés. Dans ces camps, des centaines d’hommes, femmes et enfants meurent de diarrhée, de faim et d’autres maladies par manque de soutien. Des centaines alors meurent indignement chaque semaine.

Comme si cette  indignité ne leur suffisait pas, ce vendredi 03 mai 2024, un de ces  camps à l’ouest de la ville a été  la cible des explosifs et des obus. Dans ces bombardements, ont été enregistrés quinze morts et plusieurs blessés. Des images sont insupportables : Des corps déchiquetés, des têtes ont explosé, des femmes qui pleurent voyant la mort venir visiter leurs familles. C’EST INACCEPTABLE ! Comment peut-on tuer des personnes déjà sinistrées sans aucune pitié ? Et comme toujours, le monde se tait ; le politique ne fait rien. Pourtant, il faut que cette guerre finisse. Elle est de trop. Il faut que finalement le monde s’y penche pour sauver cette humanité en danger.

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