Il y a quelques mois qu’a commencé la collaboration entre SettimanaNews et la revue africaine J’écris, je crie (un magazine mensuel initié sous l’influence de quelques frères dehoniens de la Province du Congo). Plus qu’une simple collaboration, il s’agit en réalité d’un « rendez-vous du donner et du recevoir » en tant qu’expérience de rencontre, rencontre entre deux cultures, et donc entre deux visions du monde mais avec un toile de fond commun : le charisme dehonien et le Concile Vatican II. L’effort est de fait pour les deux rédactions l’exprimer le charisme de la Congrégation et de décliner la vie de l’Eglise dans son propre monde et selon le contexte particulier.
En effet, voulue et encouragée par le Gouvernement Général, cette collaboration vient nous rappeler que, depuis Vatican II, l’Eglise est dans le monde et comme telle elle ne saurait être indifférente à la vie des peuples puisqu’il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans son cœur (cfr. GS n°1).
Forte de cette affirmation du Concile et imbibée du charisme légué par le Vénérable Jean Léon Dehon (« La Bible dans une main et le journal dans l’autre »), notre Congrégation est toujours dans la dynamique d’une « Église en sortie », une Église ouverte au monde. Une telle dynamique exige de nous un sens aigu d’ouverture, de proximité et de rencontre avec les cultures de différents peuples.
C’est cela même notre mission missionnaire. Laquelle mission pour être réalisée a besoin naturellement de la prise en compte de diverses sensibilités culturelles. Le Gouvernement Général, nous n’en doutons pas, l’a bien compris.
En effet, à travers la collaboration entre SettimanaNews et la revue africaine J’écris, je crie bétonnée par le bref du père Marco Bernardoni et Marcelo Neri en République Démocratique du Congo (du 10 au 15 janvier 2024), se crée petit à petit une symphonie où les cultures se rencontrent sans condescendance et chantent l’hymne du Sint Unum.
Du côté de l’Afrique – restée longtemps dans une posture de victime -, elle peut dorénavant s’exprimer et parler d’elle plutôt avec aisance et sans complexe. Il s’agit donc pour nous africains d’une occasion de pouvoir lire et dire notre réalité socio-politique et ecclésiale de l’intérieur. Il faut noter quant à ceci que la meilleure voie de connaître un peuple est de lui faire parler. Là donc, le pari est réussi.
Pour nous, plus qu’une fierté, il s’agit d’une responsabilité, celle de présenter un narratif africain dénué toute géopolitique. À ce niveau, avouons-le, l’enjeu est de taille. Tant le piège de toujours nous courber devant un référentiel imposer du dehors toque sans cesse à notre porte.
Toutefois, nous osons croire que les expériences partagées avec les membres de la rédaction de SettimanaNews, les échanges sur certains points d’actualité du monde et de l’Eglise et la formation en communication sociale reçue d’eux sont des outils efficaces qui nous serviront à assumer cette mission.
Il s’agit en réalité d’une mission dehonienne puisqu’elle matérialise de la façon la plus éloquente le Sint Unum en nous rappelant que la communion est possible parce que nous pouvons travailler ensemble pour un but commun, et ce, au-delà de la diversité. En remerciant le père Marco et monsieur Marcello pour leur disponibilité, nous rendons grâce à Dieu pour cette semence jetée en terre aujourd’hui et appelée à germer, grandir et produire des fruits.