Chers frères et sœurs, shaloom ! Nous voici proches de la grande fête où Dieu se fait un des nôtres. Et d’après l’annonce du prophète Michée (5, 1-4a), il ne choisit pas d’entrer dans l’humanité par la route de la grandeur. C’est par le clan le plus petit de Juda qu’il vient chez nous. Aujourd’hui encore, Jésus veut être accueilli par la voie de la simplicité, de la disponibilité de chacun(e) de nous. C’est de cette manière que Dieu nous confond dans la vie de tous les jours. Nous nous attendons à ce qu’il puisse passer par des personnes de grande importance, de grande classe, de grande valeur, mais ce n’est pas ce qui arrive. Il choisit souvent la voie la plus discrète pour nous faire parvenir la rédemption. Il a donc besoin de la disponibilité de chacun(e) de nous pour que se réalise son dessein sur la race humaine. La promesse de la rédemption a été faite, mais pour sa réalisation, il faut la collaboration des pauvres et faibles hommes et femmes que nous sommes.
C’est ce que nous révèle la lettre aux hébreux (10, 5-10), en évoquant la disponibilité du Christ. Dieu ne recherche pas des saints pour la réalisation de son dessein ; il a besoin d’hommes et de femmes disponibles, qui soient capables de dire, à l’instar du Christ : Me voici, je suis venu pour faire ta volonté. Il n’a pas besoin de supers hommes et femmes. Donc personne ne peut se sentir petit(e) pour embrasser la cause du Sauveur, qui est à notre porte, prêt à être accouché dans notre vie. Suis-je prêt à Lui accorder mon petit oui, avec mes faiblesses que lui-même transformera en forces ? Suis-je prêt à l’accueillir en mettant de côté ma volonté, afin que la sienne prenne place en moi ? C’est le chemin qu’il nous indique. Tout Dieu qu’il est, il accepte de prendre ma condition mortelle pour que j’accède à sa condition divine. Me suis-je déjà posé la question de savoir ce que Dieu veut que je fasse pour pouvoir collaborer dans son projet, à travers ce que je fais dans mes routines quotidiennes ? C’est la prière qui peut nous aider à le découvrir, sans comparer ma manière de prier à celle des autres, car c’est à chacun(e) de trouver la manière la meilleure pour lui parler ; selon mes dispositions. La comparaison nous fait perdre le temps ; le temps de faire entrer l’Emmanuel dans notre vie, et donc dans la vie de ceux et celles qui nous entourent aussi.
Faisons comme la Vierge Marie qui, après avoir reçu la Bonne Nouvelle, qui est Dieu parmi nous lui-même, va rapidement (cf. Lc 1, 39-45) l’annoncer aussi à sa cousine Elisabeth dont l’enfant trésaille de joie dans le sein. Ici se rencontrent l’ancien et le nouveau testament. Il y a une double dimension d’accueil. Nous trouvons d’abord Marie qui a accueilli l’annonce de l’ange, Marie qui accueille le Sauveur dans son sein, puis sa cousine Elisabeth qui l’accueille comme la mère de son Sauveur. Suis-je prêt à accueillir le nouveau dans ma vie, afin que la vraie joie m’envahisse et envahisse aussi ceux qui m’entourent ? Faisons de nos rencontres des moments qui nous apportent la joie. Viens Seigneur !