05 juin 2024
05 juin 2024

Levez les yeux !

Lettre à l'occasion de la Solennité du Sacré-Cœur de Jésus, 7 juin 2024


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Aux membres de la Congrégation
A tous les membres de la Famille Dehonienne

« Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé » (Jn 19, 37). C’est avec ces parles prophétiques de Zacharie que l’évangéliste Jean conclut son récit de ce qui est arrivé à Jésus crucifié : « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé » (Jn 19,37). Dans l’obscurité de la violence et de la mort, la prophétie nous ouvre à l’espérance.

Ce geste, “lever les yeux”, apparemment banal, est l’un des plus fondamentaux de notre vie de foi, de notre cheminement à la suite de Celui qui nous a aimés et s’est livré pour nous. « Lever les yeux » exprime la résistance à l’étouffement par la culpabilité et le mal de ce monde. C’est ainsi que l’a vécu notre Fondateur :

Le Père Dehon est très sensible au péché
qui affaiblit l’Église,
surtout de la part des âmes consacrées.
Il connaît les maux de la société ;
il en a étudié attentivement les causes,
au plan humain, personnel et social.
Mais il voit la cause la plus profonde
de cette misère humaine
dans le refus de l’amour du Christ.
Saisi par cet amour méconnu,
il veut y répondre
par une union intime au Cœur du Christ,
et par l’instauration de son Règne
dans les âmes et dans la société. (Cst 4)

« Lever les yeux » vers l’insondable amour de Dieu, reconnu dans le côté ouvert du Sauveur, c’est rechercher la communion qui guérit et restaure la dignité perdue et bafouée.

C’est une attitude qui non seulement nous éclaire, mais nous aide à découvrir et à comprendre « la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur » (Ep 3,18) du dessein de Dieu. Le Père Dehon en était profondément convaincu et nous incite à aller dans ce sens.

Pour former en nous une foi vive, habituons-nous à regarder le Cœur de Jésus et de Marie en tout ce que nous faisons. N’ayons point d’autre objet en vue dans tous nos exercices de piété. Efforçons-nous de l’imiter, rappelons-nous ses vertus et ses mystères, efforçons-nous de nous revêtir de ses divines intentions, de ses dispositions admirables[1]

A l’approche de notre XXVème Chapitre Général, nous voulons reconnaitre encore que le Sacré Cœur de Jésus est la source de notre de notre renouvellement, le fondement de l’unité et de l’amour que nous pouvons offrir à ce monde en transformation. C’est la source inépuisable d’espérance qui donne vie à l’Eglise, à la Congrégation et aux hommes et femmes de notre temps.

« Lever les yeux » vers ce Cœur, c’est raviver en nous l’espérance pour inviter tant d’autres à regarder ensemble la source de l’amour et de la réconciliation. C’est là que nous sommes réparés et que nous sommes invités à rejoindre le mouvement de réparation qui jaillit du Cœur ouvert.

L’amour réparateur de Dieu, contemplé et adoré en son Fils, nourrit notre oblation et nous apprend à être de vrais adorateurs, dans la charité et la vérité. Ce regard nous appelle à demeurer au pied de la croix avec Marie et le disciple bien-aimé, premiers bâtisseurs du Sint unum, défiant la haine et la mort elle-même. Comme eux, il nous invite à construire une nouvelle communauté, partageant la vie et la mission. Puisse notre Chapitre général être un signe fraternel de notre regard attentif à l’Évangile, accueilli, vécu, partagé et annoncé.

Que cette solennité ravive « l’espérance (qui) est contenue dans le cœur de toute personne comme désir et attente du bien »[2] et nous aide à surmonter nos peurs, nos méfiances, nos doutes et nos découragements. Que ce soit un temps de profond renouvellement spirituel pour chacun d’entre nous :

Nous aussi nous devons lever les yeux (…) et chercher à pénétrer plus avant dans l’esprit de notre vocation et de notre but pour connaître et accomplir de mieux en mieux la volonté de Dieu et ses desseins[3].

Fraternellement dans le Cœur de Jésus,

P. Carlos Luis Suárez Codorniú, scj
Supérieur Général et son Conseil


[1] Léon Dehon, L’Année Avec le Sacré-Cœur, 1er mai 1919, § 56.

[2] Pape François, Spes non confundit, 1.

[3] Léon Dehon, Notes sur l’histoire de ma vie, Cahier 13, § 68.

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