Nous sommes une communauté de frères responsables les uns des autres

Le quatrième jour du XXVe Chapitre général a commencé par l’Eucharistie en français présidée par le Supérieur de la Région de Madagascar, le P. Jean Leonard Ramarofanomeza. Comme d’habitude, la réflexion liturgique quotidienne a été donnée dans la salle capitulaire ; le P. Jean Leonard a parlé de l’expérience d’Elisée qui a choisi de marcher avec Elie jusqu’à ce que le prophète soit emmené au ciel. Elisée voulait hériter d’une double portion de l’esprit d’Elie. Ces deux pèlerins nous rappellent les disciples d’Emmaüs qui, eux aussi, ont reçu un grand don spirituel après la rencontre avec le Seigneur. Dans l’Évangile, Jésus nous enseigne le don de la générosité. Et comme la prière est une attitude de confiance dans le Seigneur, continuons à lui demander une disposition à partager “nos vies dans nos communautés, dans la prière et le service, dans la générosité et le soutien mutuel”. (Prière pour le XXVe Chapitre général).

C’est dans un esprit de prière que nous avons poursuivi notre travail. Aujourd’hui, nous avons eu l’occasion d’apprécier le rapport de l’Econome général, le P. Luca Zottoli, sur la santé financière de notre Congrégation. Avec un bon sens de l’humour, le P. Luca a dit que si hier le Supérieur général a parlé de kairos, aujourd’hui l’Econome général parlera de kronos. Il est de sa responsabilité de fournir au Chapitre un compte-rendu clair, transparent et honnête de sa gestion au cours des six dernières années. A la table, le Père Luca était accompagné de ses collaborateurs et des membres de la Commission Internationale des Finances à qui il a exprimé sa profonde gratitude.

Le P. Luca a affirmé que son travail s’inscrivait dans la continuité de l’excellent travail réalisé par l’Administration précédente, et qu’il espérait que le prochain conseil en tiendrait compte. Selon lui, la Congrégation est comme un champ ; nous semons et prenons soin de la graine pour qu’elle fleurisse et porte des fruits. Le travail de la commission des finances n’est pas seulement une affaire. Il s’agit avant tout d’un ministère évangélique et spirituel, qui nous guide pour utiliser nos ressources avec sagesse et responsabilité au service du Royaume de Dieu.

Il a souligné l’importance du travail en équipe et du dialogue permanent. Nous sommes une communauté de frères qui sont responsables les uns des autres. Bien que nous n’ayons pas encore atteint l’idéal de la communion des biens décrit dans nos Constitutions, nous reconnaissons notre devoir de tout partager avec justice et équité. En fait, la Congrégation a fait preuve d’un impressionnant esprit de collaboration au cours de ces six dernières années. Notre sens aigu de la solidarité doit nous rendre fiers et pleins d’espoir pour l’avenir.

Nous sommes conscients que de nombreuses entités ne sont pas encore autonomes et continuent de dépendre du soutien d’autres entités sœurs. Mais nous sommes déterminés à trouver des moyens de devenir économiquement autonomes. En regardant les chiffres, nous voyons tout ce que nous avons fait les uns pour les autres et tout ce que nous avons reçu de nos bienfaiteurs qui soutiennent fidèlement le travail de la Congrégation. Nous prions Dieu de les bénir pour leur générosité, car tout don a un coût et implique des sacrifices. En même temps, nous devons changer notre mentalité.

Le Père Luca nous a donné un aperçu très détaillé de nos ressources et de nos dépenses, réparties dans les différents domaines de la Congrégation, en particulier la mission et la formation. Il a souligné les projets qui financent les travaux et la façon dont ils ont été essentiels au maintien de nos ministères. En outre, il a souligné le potentiel que nous avons de faire beaucoup plus, toujours pour mieux servir le peuple de Dieu.

Les différents groupes linguistiques ont eu le temps de réfléchir et de réagir au rapport financier. Après leur partage, le père Luca a conclu en disant qu’il avait trouvé la joie de travailler en tant qu’Econome général. Il reconnaît que lui seul ne peut pas changer la Congrégation, mais il est heureux de faire partie de cette famille ; “J’ai trouvé le désir de vivre encore plus intensément, parce que nous ne vivons qu’une fois”.

Au cours de la session de l’après-midi, nous avons commencé à écouter la présentation de chaque zone géographique. La première présentation a été celle de l’Afrique, un continent coloré où notre fondateur lui-même a choisi d’établir une mission. Actuellement, nous sommes composés de nombreux jeunes membres. Nous passons d’une présence missionnaire européenne classique à un nombre florissant de vocations locales qui assument la mission. Nous faisons du bon travail dans les écoles, les centres sociaux, la formation, les paroisses, les centres de spiritualité et la commission théologique africaine. Le nombre limité de formateurs, certains cas d’individualisme, la dépendance économique permanente et les grandes distances entre les communautés sont quelques-uns des défis qu’ils doivent relever. Le père Charles Aimé Koudjou, conseiller général en charge de l’Afrique, a ajouté qu’il fallait changer de paradigme : “nous devons promouvoir un Sint Unum économique ; nos finances doivent refléter notre engagement envers la communion. La richesse de l’Afrique réside dans le pouvoir de la jeunesse et dans l’abondance de sa terre”.

Le deuxième continent à se présenter était l’Asie. Ici aussi, nous voyons des vocations florissantes et un grand avenir. Nos confrères sont désireux de servir la mission de la Congrégation. Les défis se situent au niveau du sécularisme, de la multiculturalité, de l’ethnocentrisme et de l’individualisme qui se répandent dans la société asiatique. Dans certaines régions, il existe même un extrémisme religieux et politique qui tente d’empêcher la croissance du christianisme. Malgré ces difficultés, nous continuons à partager notre charisme avec les peuples d’Asie, en les attirant vers le Cœur du Christ.