Interview du P. Ciro Moschetta scj, Supérieur provincial des Dehoniens de l'Italie du Sud, à l'occasion de la visite officielle du Supérieur général à la Province, du 3 au 25 mai 2021.
Vous accompagnez le Supérieur Général, le P. Carlos Luis Suárez Codorniú, dans sa visite officielle à la province de l’IMT.
Parlons tout d’abord des chiffres : combien de confrères y a-t-il et quel est leur âge moyen ?
Notre province compte 39 confrères (37 prêtres, 1 frère coopérateur, 1 novice) dont l’âge moyen est de 67 ans. Nous avons 4 frères prêtres entre 40 et 50 ans, 8 entre 50 et 60 ans, 6 entre 60 et 70 ans, 10 entre 70 et 80 ans, 10 entre 80 et 90 ans. Actuellement, nous avons un novice de 30 ans qui fait son noviciat en Espagne.
Avec quel esprit et quelles attentes accueillez-vous le Supérieur Général ?
Avec un esprit fraternel. Et c’est un plaisir de l’avoir parmi nous. Il écoutera les gens et verra nos activités. Notre province se trouve dans un moment critique parce que nous faisons des choix, essayant de rester fidèles au charisme de Fr. Le Père Général représente la voix qui nous lie à la congrégation et à l’esprit du Père Dehon. Il représente la communion, rendue visible dans la visite générale.
C’est la deuxième fois que vous accompagnez un général supérieur. En 2018 déjà, vous avez accueilli le père Heiner Wilmer, alors supérieur général. Le dialogue avec les confrères a fait apparaître certaines préoccupations et difficultés, notamment en ce qui concerne la mission en Albanie. Mais des signes d’espoir étaient également apparus, comme, par exemple, l’engagement pastoral des dehoniens parmi les étudiants universitaires de Rende et la présence parmi les gens simples et pauvres, comme ceux de la périphérie de la ville de Rome. Et aujourd’hui, quelle situation le nouveau supérieur général trouve-t-il par rapport à 2018 ?
Nous sommes encore en train de méditer sur la lettre de 2018. Après la visite canonique, nous avons célébré un chapitre en deux sessions. Dans ce chapitre, nos présences ont été prises en compte. Nous devons réduire notre participation. Les critères étaient les suivants : fidélité au charisme dehonien, revitalisation de la vie communautaire, présence dans le monde des jeunes, ouverture à la mission ad gentes, présence dans les contextes plus pauvres. Aujourd’hui, nous essayons de créer une communion autour de ces lignes directrices. Nous poursuivrons la mission en Albanie, mais nous ne pouvons pas le faire seuls et nous demandons le soutien de la Congrégation pour créer une communauté internationale.
À l’occasion du centenaire de la naissance de la Province d’Italie en décembre dernier, vous avez écrit une lettre commune avec le supérieur provincial de l’entité ITS. Parmi de nombreuses choses intéressantes, vous avez également écrit : “Nos structures organisationnelles devraient toujours être une aide et jamais un obstacle. Le fait d’avoir deux entités en Italie aujourd’hui (ITS et ITM) ne constitue-t-il pas un obstacle ? En Europe, nous et d’autres congrégations (par exemple les Jésuites) nous dirigeons vers une réorganisation structurelle. Le temps d’une réforme courageuse n’est-il pas encore venu ?
Nous y pensons, car nous suivons le chemin de l’église. Nous devons essayer de simplifier les présences, alléger les structures, prendre des mesures pour réunifier les provinces. Il s’agit toutefois d’un processus qui doit commencer par le bas. Dans la lettre, nous avons donné un apport, car nous devons entrer dans cette perspective. C’est nécessaire mais nous ne pouvons pas arriver sans être préparés, nous devons faire un voyage ensemble, faire des choix communs. Nous pouvons, par exemple, collaborer dès à présent sur certaines activités communes.
Pouvez-vous nous laisser un message pour la congrégation et la famille Dehonian ?
Je souhaite que nous vivions ensemble en communauté, en sentant que nous faisons partie de la grande famille dehonienne ; veillons à nous aider mutuellement à vivre notre vocation, chacun selon son propre engagement, sa propre vocation. Nous devons nous entraider, nous soutenir et nous encourager mutuellement. C’est ainsi que nous accomplirons notre mission et la mission toujours vivante de l’église dans l’esprit du père Dehon, qui a été le fondateur de l’église.