Interview du P. Carlos Luis Suárez Codorniú, à l'occasion de la visite fraternelle à la Province dehonienne d'Italie du Sud (IMT), du 3 au 25 mai 2021.
Les confrères de la province du sud de l’Italie étaient très heureux de vous accueillir comme confrère. Ils ont reconnu en vous le signe de l’unité de la Congrégation. Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?
Rendre visite à une entité est toujours une joie car on apprend à connaître les frères, leur mission et le sens de la communion grandit. Les confrères ont montré un fort sentiment d’appartenance à la congrégation. Cette visite a également été l’occasion de faire le point sur le moment présent que nous vivons.
Depuis des années, la province de l’ITM s’est engagée dans un processus de redimensionnement sur la base de critères : fidélité au charisme dehonien, revitalisation de la vie communautaire, présence dans le monde des jeunes, ouverture à la mission ad gentes, présence dans les contextes plus pauvres. Compte tenu de la forte baisse des effectifs et du vieillissement, quelles sont, selon vous, les priorités pour l’avenir ?
Il y a une priorité qui me semble commune et transversale à tous les critères : poursuivre le discernement entrepris. L’écoute de l’autre et des réalités dans lesquelles nous sommes impliqués est vécue avec sérieux. J’ai remarqué que la dimension fraternelle est également prise très au sérieux. Il existe quelques options importantes : la proximité des jeunes universitaires, l’utilisation des médias, l’offre de centres de spiritualité. Dans l’ensemble, j’ai remarqué une province très vivante dans son service et son engagement.
Dans une récente interview, le P. Ciro, Supérieur Provincial, mentionnait une demande d’aide à la Congrégation pour soutenir la mission en Albanie. Avez-vous parlé de ce sujet, pouvez-vous nous en parler ?
La première visite que j’ai faite au début de mon service avec le père Artur Saneki était précisément en Albanie. Nous voulions commencer par la périphérie, pour comprendre la réalité que vivent nos confrères. L’Albanie est une périphérie humaine, de l’Europe, de l’histoire. Nos confrères y rendent un service magnifique. Les jeunes ont également participé à des activités de volontariat (Ma Mission). Cependant, il est nécessaire de renforcer la présence des confrères, puisqu’il s’agit d’une œuvre non seulement de la province de l’ITM mais de toute la congrégation. Il y a maintenant un confrère qui se prépare et j’espère qu’il y en aura d’autres. Le défi que pose l’Albanie est aussi un défi culturel.
Il y a quelques jours, Télédehon est devenu un réseau national. Il s’agit d’un objectif important dans le domaine de l’évangélisation et de la connaissance du charisme dehonien. Quelle valeur a cette forme particulière d’apostolat de la province de l’ITM pour l’ensemble de la congrégation ?
C’est une valeur sûre qui correspond à ce que voulait le père Dehon. Notre fondateur a également utilisé les moyens de communication (par exemple, la revue “Le Royaume du Sacré-Cœur dans les âmes et dans la société”) pour communiquer l’évangile qu’il avait en lui. Les Dehoniens d’Italie ont toujours eu une grande sensibilité dans ce domaine. Il s’agit d’un engagement qui nécessite une préparation et une collaboration. Et c’est un défi que les confrères relèvent avec joie et passion. Télédehon se développe de plus en plus et entre en communication avec les diocèses et les groupes catholiques. Cela permet de mettre en avant une pensée commune.
Dans quelques jours commence l’assemblée provinciale des Dehoniens du Nord. Ne pensez-vous pas que les ressources et les projets devraient être unifiés entre les deux provinces italiennes ? Sur quels aspects, à votre avis, les deux provinces italiennes devraient-elles le plus cheminer davantage ensemble ?
Entre les deux entités, il n’y a jamais eu de division totale, à comprendre comme de l’indifférence. Il y a des religieux au nord et au sud pour qui le désir de se rapprocher, de partager est vivant. Je pense, par exemple, au travail commun dans le monde des jeunes. Nous pouvons certainement faire plus, mais tout dépend de l’intérêt mutuel de se connaître et de se comprendre. Les SCJ peuvent apporter une grande contribution en servant l’Italie, qui est riche en patrimoine. Il y a le désir, la volonté et la possibilité. Il s’agit de mettre des mesures concrètes à l’ordre du jour.